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Précisions sur l'intention

TL;DR : si l'efficacité énergétique implique des choix techniques qu'il faut chiffer, elle est avant tout un choix d'ordre esthétique.

La question énergétique…

Pour que l’enjeu de l’économie en électricité (et donc l’impact environnemental) ne soit pas qu’un argument « marketing », il convient de se fixer des objectifs cohérents et de s’y tenir. On constate beaucoup d’effets d’annonce dans ce domaine, souvent obtenus en avançant des chiffres spectaculaire mais dont l’aspect contraignant reste vague. Pour éviter cet écueil, il me faut ancrer les règles que je m’impose dans des conditions réelles.

En dialoguant avec des ami.e.s sur la question, il m’a été suggéré de prendre comme repère concret, pour représenter ma consommation souhaité, ce qu’il est possible d’alimenter avec la batterie d’une voiture (thermique) pendant 1h. Je préfère pour ma part prendre pour repère la puissance indicative d’un appareil qu’on associe souvent au live : le frigo du bar. Il doit me falloir moins d’énergie pour diffuser ma musique qu’il n’en faut pour garder la bière au frais, soit un total d’environ 500W.

Mais il ne s’agit là que de la diffusion. Pour aller plus loin et prendre en compte le temps de production, c’est les appareils présents sur le plateau qui doivent être soumis à un objectif chiffré. Je me suis penché sur les options dites « durables » de production d’électricité. Pour en choisir une, je me suis posé la question de ce qui était le plus adapté à ma propre échelle en terme de technologie : quelle outil de génération énergétique un.e humain.e (ou un petit groupe) peut-ielle construire de ses mains ?

L’option que j’ai retenu est l’énergie éolienne. Une turbine domestique est relativement simple à fabriquer à partir de pièces accessibles. C’est une technologie ancienne, éprouvée sur plus d’un siècle. En comparaison, les autres options réclament plus de mise en oeuvre ; et surtout, les conséquences de leur installation sur l’environnement restent parfois difficiles à mesurer.

L’éolienne verticale conçue par le designer Daniel Connel, assemblable à partir de matériaux de récupération en suivant un tutoriel open-source, parvient à produire, par un vent de 20km/h, environ 30W. L’ensemble de ce qu’il y aura sur scène, dans mon projet, sans compter la sonorisation, ne devra pas dépasser les 30W de puissance. Pour y parvenir, il semble clair que de nombreux paramètres devront être ajustés, avec des conséquences esthétiques.

…et au-delà.

Car les raisons qui me poussent à entreprendre ce projet ne sont pas toutes d’ordre écologiques ; en fait, elles sont aussi — et avant tout — d’ordre esthétique. Le concept de la limitation en consommation électrique a pour propos de remettre en question une certaine surenchère de moyens techniques dans la représentation scénique des musiques électroniques, avec en corolaire la quasi-fétichisation des machines, par sa proposition visuelle et scénique.

Il est capital, dans ma démarche, que l’accent reste sur la proposition esthétique, au lieu de se déplacer sur la question de l’outil employé. Le choix du synthétiseur est important, mais il n’est pas capital. Idéalement, la composition devrait pouvoir être interprétée aussi bien sur un Buchla rare et onéreux que sur un appareil bon marché comme le Korg Volca. Si l’occasion se présente, je me plierai d’ailleurs volontiers à l’exercice de cette seconde option.

Dans le même ordre d’idée, je veille également à limiter l’impact social de mon action, en sélectionnant des synthétiseurs dont la production n’a pas été délocalisée hors du pays d’origine de la marque. C’est le cas de la plupart des marques présentées en option pour le choix du synthétiseur (TP1) et du séquenceur (TP2), à l’exception d’Apple et de Behringer (Zaquencer). Cette donnée aura, elle aussi, un poids dans ma décision.

 

Tout ce qui monte, doit descendre droper.